Angleterre, 2140.
Les adultes peuvent choisir de ne plus mourir s'ils renoncent à faire des enfants. Anna vit depuis presque toujours au Foyer de Grange Hal un pensionnat pour les Surplus, des enfants qui n'auraient pas dû naître, des enfants dont les parents ont défié la loi en les mettant au monde. Anna n'a plus de parents désormais. Confinée dans l'enceinte du pensionnat, elle travaille très dur, pour effacer leur faute.
Anna a tout oublié de son passé. Jusqu'au jour où arrive un jeune garçon qui semble la connaître. Mais qui est ce Peter ? Pourquoi ne la laisse-t-il pas tranquille ? Et pourquoi elle, Anna, se sent-elle soudain si troublée ?
Ma chronique :
J'ai passé un très bon moment de lecture avec La déclaration, une dystopie réussie selon moi qui réalise bien les "objectifs" du genre.
En effet, cette dystopie apporte un certain nombre de réflexions et fait passer une philosophie de la vie qui me plait. Elle traite du problème de la vieillesse et de la mort et du cycle de la vie, du renouveau. Moi même, étant petite, je me souviens avoir formuler le voeu qu'on puisse trouver de mon vivant un "antidote" qui pourrait nous faire arrêter de vieillir et donc, nous éviter la mort. Ainsi, je me disais que je pourrai vivre pour toujours auprès de mes proches. Sauf qu'à cette âge là, je ne me souciais évidemment pas de problèmes tels que la surpopulation ou les besoins en énergie...
Dans le monde d'Anna, l'héroïne de cette histoire, on est en 2140 et on a justement trouvé comment régénérer les cellules humaines pour stopper le vieillissement. Ce traitement s'appelle "la Longévité". Si on veut y avoir droit, il faut signer la Déclaration stipulant qu'on accepte en contrepartie de ne pas faire d'enfant afin de ne pas dilapider les ressources de la planète. Reste une seule possibilité pour en avoir : s'affranchir de la jeunesse éternelle et accepter de mourir en laissant sa vie à son enfant. Une vie pour une vie, tel est le principe.
Anna ne connaît pas ses parents. En tant que "Surplus", c'est à dire un enfant né hors-la-loi, elle n'a pas le droit d"exister. Ses parents ont été jetés en prison lorsqu'elle a été raflée à l'âge de 3ans et elle est condamnée à apprendre à devenir un esclave dans le "foyer" de Grange Hall dans lequel on lui apprend à baisser les yeux, à ne pas réfléchir et à obéir aux "Légaux".
L'histoire de fond, par laquelle j'étais obligée de passer pour vous détailler mon avis, est donc très intéressante en soi et originale. Je me suis attachée au personnage d'Anna, son côté anti-héros en voulant être un bon élément et rentrer dans le moule alors qu'on s'attend à une révoltée. En effet, je pense malgré tout ce qu'on peut dire ("Moi je serais révoltée à sa place"... etc) qu'on réagirait comme elle après avoir été battu et endoctriné à tel point qu'elle n'a aucune idée de ce que peut être la vie à l'Extérieur, la liberté ou l'amour.
D'autre part, j'avais lu dans certains critiques qu'Anna changeait du tout au tout et que le bouleversement dans sa personnalité était trop brutal voir incohérent. Pour ma part, je ne suis pas d'accord du tout avec ce point de vue. Je trouve au contraire qu'elle met du temps à évoluer et à se laisser convaincre par Peter. D'autre part, les éléments qui lui font ouvrir les yeux sont plausibles (je n'en dirai pas plus pour ne pas trop en dire). De plus malgré son côté "fayot bien endoctriné", on sent bien depuis le début cette envie profonde de se révolter et d'exister avec son journal intime caché dans lequel elle retranscrit toutes ses émotions alors qu'un Surplus ne doit pas penser. Il lui faut ensuite une bonne partie du roman pour réaliser le système dans lequel elle vit et c'est tout à fait probable selon moi.
Les autres personnages sont aussi intéressants : Peter, l'idéaliste rebelle qui vient au secours d'Anna. Mrs Pincent, la cruelle intendante de Grange Hall qui fait subir tous les sévices possibles aux Surplus de son établissement. Celle-ci m'a beaucoup intrigué. Qu'est-ce qui a pu se passer pour qu'un être humain devienne si machiavélique ? La réponse arrive tardivement dans le roman et j'ai aimé découvrir son histoire même si c'est un peu tiré par les cheveux.
Si ma critique s'arrêtait là, vous vous demanderiez pourquoi ne mettre que 3 bijoux sur 5 dans ma note ?
Et bien il y a un point négatif qui est tout de même majeur dans ce roman : c'est le style d'écriture de l'auteur.
En effet, les dialogues sont d'une pauvreté et d'une banalité affligeante ("Je t'aime, tu es ma meilleure amie" "Moi aussi tu es mon meilleur ami." "Que ferais-je sans toi ?"/ "Donne-moi la clé" "Non je ne te donne pas la clé" "Si donne-la moi." "Non" Etc et je vous épargne la suite....)
C'est vraiment dommage car ça aurait pu être un très bon livre si il n'y avait pas eu ce défaut qui nous rappelle constamment qu'on est bien dans un roman jeunesse et que ça ne vole pas bien haut...
Malgré tout je recommande ce roman ne serait-ce que pour les idées transmises et le fond. La morale a réussi à me faire oublier mes souhaits de petite fille. On ne peut pas vivre éternellement. Vivre, c'est profiter de chaque instant parce qu'on sait justement qu'il est éphémère. Bonne lecture à tous.
Venez aussi lire la très belle chronique de mon partenaire Tom (lavoixdulivre) ici : Cliquez !
Lu pour mon challenge Science fiction des Accros et mordus de lecture |
Une série que j'ai beaucoup aimé ! Le dernier tome a été un coup de coeur !
RépondreSupprimerBonne lecture pour la suite !
Wha ta critique est vraiment bien (mieux que la mienne ! :))
RépondreSupprimerBravo !
http://lavoixdulivre.blogspot.fr/2012/03/la-declaration-de-gemma-malley.html
Merci Tom mais la tienne est très bien aussi ! J'ai ajouté le lien vers ta chronique dans mon article. Et j'apprécie aussi beaucoup les LC avec toi, elles sont très enrichissantes ! Merci à toi pour ce bon moment de lecture partagé.
SupprimerMerci pour ton avis sur cette dystopie. L'histoire me semble plutôt pas mal même si tu me fais un peu peur avec le style de l'auteur. Je le trouve déjà parfois trop simple dans ceux que je lis actuellement mais pire, je ne sais pas si je pourrais passer outre. Je me dis aussi qu'à force les histoires de dystopies finissent par se répéter un peu avec le héros qui ne rentre pas dans le moule et se rebelle. Je crois que je vais finir les séries dystopiques que j'ai commencé avant de me lancer dans une nouvelle mais je pense que je finirais sans doute par me laisser tenter par celle-ci. Merci pour ta critique. ;-)
RépondreSupprimerC'est certain que cette dystopie n'est pas la meilleure que j'ai lue. Et, comme toi, je pense me lasser au bout d'un moment car les dystopies paraissant actuellement se ressemblent un peu toutes. Il faut savoir faire le tri pour sélectionner les meilleures et puis peut-être ne pas lire que ça pour éviter l'indigestion ! Bisous.
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