Je suis une légende de Richard Matheson

Quatrième de couverture :

Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie.
Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil... Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.

Ma note :
Lecture commune avec : Kincaid , Ritw

Ma chronique :

J’ai eu l’occasion de lire ce célèbre roman de science fiction pour avancer dans mon challenge SF 2012 ainsi que pour une lecture commune. J’ai eu finalement peu d’échanges avec les participants à cause de mes absences, toutefois, je ne regrette absolument pas de l’avoir lu.

Je suis une légende raconte l’histoire insolite et terrifiante d’un homme qui est le dernier représentant de son espèce sur Terre. En effet, les êtres humains ont été décimés par un virus et le peu d’entre eux à avoir « survécu » sont devenus des vampires, des êtres réduits à s’entretuer. Attention, ici, le vampire échappe à beaucoup de clichés et représentations habituelles. En effet, les vampires de Richard Matheson  sont des êtres qui ont perdu toute humanité, ils sont bestiaux, cruels et déments, ce qui nous donne plutôt l’impression d’avoir affaire à des zombies ou à des créatures humanoïdes dénuées d’intelligence.

Robert Neville, le héros, est donc le seul être humain encore vivant et non contaminé, il est contraint de rester reclus chez lui et d’essayer de survivre malgré la situation désespérée dans laquelle il se retrouve.

Dès les premiers chapitres, j’ai été happée par l’univers de ce livre. Vivre le quotidien tristement banal de cet homme qui n’a plus aucun espoir et qui a perdu sa femme et sa fille dans l’épidémie se révèle en fait plutôt captivant. Malgré le peu d’actions et les journées répétitives qu’il vit, on ressent de l’empathie pour cet homme et l’ennui qui occupe ses journées ne m’a pas empêchée de suivre son histoire avec passion.

La grande force de ce roman, et c’est ce qui le rend en partie addictif, c’est le style d’écriture de l’auteur, très juste et personnel. La présence du discours indirect libre qui mêle sans cesse les voix du narrateur et du personnage est terriblement efficace et permet de compenser l’absence quasi-totale de dialogues en conséquence de la solitude de notre héros. J’ai donc été emportée par les mots, Richard Matheson a un style percutant qui nous fait tantôt réfléchir sur notre condition humaine, tantôt rire et la plupart du temps frémir.

La très grande brièveté des chapitres (cinq ou six pages tout au plus) et la longueur toute relative de ce roman (230 pages à peine) font qu’on le dévore à toute vitesse. Ce côté très éphémère a aussi un côté négatif d’ailleurs car on sent que l’histoire n’est pas poussée jusqu’au bout, la fin est un peu hâtive pour ne pas dire bâclée. Ainsi, malgré un début très prometteur où l’univers s’installait lentement, j’ai été un peu déçue par l’issue du roman.

D’autre part, certains passages un peu complexes m’ont aussi quelque peu éloignée du plaisir ressenti au début de ma lecture. On s’y perd parfois parmi les spéculations de Robert à propos du vampirisme et de l’évolution de son espèce et je ne suis pas certaine d’avoir réellement compris la fin. J’attends donc de pouvoir en discuter avec d’autres lecteurs pour comparer nos interprétations.

Quoiqu’il en soit, je conseille ce livre à tous les amateurs de SF de type « dystopie ». Il est intéressant et très rapide à lire et nous donne une vision un peu plus ancienne de la SF que l’on connaît aujourd’hui. Une expérience qui fut très concluante pour moi et qui me donne envie de partir à la conquête d’autres « piliers » du même genre. 

Challenge :